Sur un article de 1954 signé N. Cuesta
une traduction
Preamble
Here is a translation from Spanish to French of a paper dating back to 1954, published by N. Cuesta.
The paper deals mainly with partially, and totally, ordered sets. Two subjects are specially dealt with: Construction of new ordered sets starting from a family of those. Completion of ordered sets by tools akin to Dedekind cuts. Curiously enough, the so-called surreal numbers (later defined by Conway, in 1974) are already there, thirty years before.
The translation is done for research purposes. It is not intended to obtain financial gains. I tried, with the precious help of my grand niece, Aya Nay Haddad, to find the “copyright owner”, without success. The librarians at Columbia University gave her some advice about the matter.
So, to my knowledge there is no copyright owner. The author of the paper, Norberto Cuesta, died in 1989 (last century).
Just in case there still are copyright owners, I beg them to contact me on my email address.
Tous mes remerciements Aya Nay, pour son aide, sans qui je n’aurais jamais r ussi d m ler les probl mes de droit d’auteur ni p n trer les arcanes de ce domaine complexe !
Introduction
Il s’agit d’une traduction en français de l’une des premi res publications de Norberto Cuesta Dutari. C’est un article, crit en espagnol, paru dans la Revista de la Real Academia de Ciencias Exactas, Fisicas et Naturales de Madrid, intitul Algebra Ordinal, publi en 1954 et sign , simplement, N. Cuesta [ 3 ]. Il est tir de la th se qu’avait soutenue le jeune math maticien en 1943.
J’en ai eu connaissance en parcourant le livre tr s document et pr cieux de Alling [ 1 ] : comme son titre le pr cise, ce livre est un trait qui porte sur les nombres surr els. Mais le titre ne le dit pas, c’est ainsi que l’on appelait couramment les nombres introduits par Conway dans les ann s 1970.
Alling donne la r f rence l’article de Cuesta mais ne signale point o on peut le trouver.
Aucune des biblioth ques que j’ai contact es ne poss dait ce num ro particulier de la Revista. Il faut rappeler qu’en ce temps-l l’Espagne vivait toujours quelque peu isol e du reste du monde. Trouver une copie de l’article s’est r v l tre une t che tr s difficile. Cette traduction est quasiment une affaire de famille.
En effet, n’arrivant pas obtenir une copie de l’article de Cuesta, je me suis adress mon ami et excellent coll gue, Charles Helou, Professeur de math matiques l’Universit d’État de Pensyvalnie. Il est arriv , en sollicitant les biblioth caires de son institution obtenir enfin une copie du texte, si difficile d nicher. Comme on peut le voir sur la couverture de la revue, reproduite ci-dessous, l’exemplaire provenait de la biblioth que du D partement de l’Agriculture des États-Unis, curieusement. Comme on peut le remarquer galement, en dessous, la copie, avec les courbures de ses pages, n’est pas facile exploiter, sur un ordinateur.
See g1
See g2
Aussi, est-ce ma ni ce, Samar Haddad, qui a r ussi l’aide d’outils informatiques sp ciaux faire appara tre le texte aplani et bien plus maniable, comme on peut le constater sur la reproduction ci-dessous.
Cela ne r solvait pas, pour autant, tous les probl mes soulev s par la traduction. Il fallait encore retrouver un peu de la saveur particuli re de la langue espagnole de Cuesta. C’est ma ch re pouse, Claude Boisnard Haddad, qui m’a amplement aid tenter de la reproduire.
On n’a pas corrig , dans les formules, les quelques coquilles et les rares omissions. On a essay de les reproduire telles quelles, autant que faire se peut, afin de garder son authenticit au texte. Elles seront ais ment corrig es par le lecteur.
J’ai essay de respecter le plus scrupuleusement possible les notations de l’original et sa mise en page. Tous les d fauts et les erreurs qui y persistent sont de mon fait. Je ne m’en vante pas mais les revendique !
Remerciements
Je remercie chaleureusement Charles Helou, pour sa pers v rance et sa perspicacit . Toute ma reconnaissance ma ni ce, Samar Haddad, qui ma gratitude est enti rement acquise, qui a consacr beaucoup de son temps pr cieux et son savoir-faire pour arriver au r sultat voulu. Elle m’a galement donn de tr s bons conseils au sujet de l’usage du format pdf pour la reproduction des figures.
Enfin, et c’est essentiel, mon pouse, si d vou e, comp tente et patiente, j’adresse un immense merci !
Bibliographie
[1] Norman L. ALLING, Foundations of analysis over surreal number fields, Mathematics Studies 141, xvi + 373 pp., North Holland, 1987.
[2] J. H. CONWAY, On numbers and games, ix + 230 pp., Academic Press Inc. 1976, reprinted 1979.
[3] N. CUESTA, Algebra ordinal, Revista de la Real Academia De Ciencias Exactas, Fisicas y Naturales, 58 no2 (1954) 103-145.
See g3
UNE TRADUCTION
Alg bre ordinale
par
N. Cuesta
(Texte pr sent par l’Acad micien M. ÁLVAREZ UDE la session du 1er d cembre 1954)
Prologue
Cet essai se pr sente comme une incursion profonde, et audacieuse, dans la jungle des ordres partiels, jusqu’ pr sent tellement inexplor e, bien que les recherches math matiques les plus diverses y conduisent.
L’une des questions que nous abordons est la formation syst matique (no8) que, pour l’ensemble, nous avons r alis e dans notre th se, publi e en 1943. Sont essentielles pour cela les notions de trou et de remplissage d’un trou par de nouveaux l ments. Le remplissage simultan que nous introduisons ici, nous a permis d’expliquer l’ordre naturel des trous d’un ordre quelconque (no10), c’est- -dire celui qu’ils ont par rapport l’ordre dont ils sont les trous. Pour trouver l’explication de cet ordre, il nous fallait entrer syst matiquement dans cette jungle sans risquer de nous perdre dans des d tails insignifiants. Le crit re de l’ordre, pour les trous, (voir le d but du no10) nous a surpris par sa simplicit .
Nous avons construit (no11), pour tout cardinal, l’univers de tous les ordres – partiels et totaux – r alisables sur un ensemble ayant ce cardinal. Cela signifie, pour nous, avoir cern la contr e que nous avons explor e.
Les ordres totaux satur s tant les voies naturelles vers un ordre partiel, il fallait les examiner, ainsi que leur croisement et les trous par lesquels ils passent (no12). Nous tudions galement les transversales compl tes (no13) car, si ce sont des ensembles amorphes, au fond, ils entretiennent des relations ordinales int ressantes avec leur alentour.
Pour notre tude, nous avons eu recours diverses figures que nous retenons pour leur grand pouvoir suggestif que nos lecteurs appr cieront bien que celles que l’on peut dessiner ne couvrent qu’une infime partie des ordres possibles. Ces figures incitent tudier la gen se des ordres partiels par fusion conjointe d’ordres totaux (no14).
Le titre de l’article est d aux op rations g n ratrices que nous introduisons, et qui constituent le langage avec lequel l’appr hension mentale de ces objets subtils et insaisissables peut tre r alis e rapidement et en toute s curit .
CHAPITRE 1 LES STRUCTURES BINAIRES
1.–Les structures binaires en g n ral
D signant par l’ensemble des paires ordonn es form es par les l ments g n riques respectifs et de ces ensembles, repr sentera les paires ordonn es form es l’aide du seul ensemble .
Sur un ensemble , la structure consistera en la donn e, l’aide du signe de relation &, lorsque, pour certaines paires ordonn es appartenant , le signe de relation peut s’intercaler, en crivant .
Les l ments r flexifs de sont ceux pour lesquels on a . Nous dirons que les autres sont irr flexifs.
Lorsque deux l ments et v rifient simultan ment
nous dirons que ces deux l ments forment une paire sym trique de la structure binaire . En particulier, on compte parmi eux les paires form es d’ l ments r flexifs.
Si de ces deux relations une seule est satisfaite, on dira que la paire form e des deux l ments et est asym trique.
Si on ne pouvait crire aucune, nous dirions que les deux l ments et sont incomparables. En particulier, un l ment irr flexif est incomparable lui-m me. Dans les autres cas, nous dirons que les l ments et sont comparables.
Pour d signer diverses structures binaires, surtout lorsque l’ensemble structur est le m me, nous mettrons des accents, ou des indices, au signe de la relation.
Nous dirons que la structure binaire est plus faible que la structure lorsque :
1.∘) est un sous-ensemble de .
2.∘) deux l ments et de qui v rifient v rifient galement . Nous crirons .
Une paire de sous-ensembles et non vides, sans l ments communs, sont dits non connect s dans lorsque, quels que soient et , respectivement de et , sont incomparables.
On dira que la structure est connexe lorsqu’il n’existe aucun sous-ensemble de non connect son compl mentaire .
R unir les structure binaires c’est former la nouvelle structure sur l’ensemble r union o l’on aura lorsque l’on avait dans l’une au moins des structures .
Toute structure binaire est r union d’autres structures dont chacune est connexe et qui sont non connect es deux deux.
En effet : d signons par l’ensemble obtenu en adjoignant l’ l ment tous ceux qui lui sont comparables. En r it rant l’op ration , on obtient la suite
o
tant sous-entendu que
On crit
est connexe : en effet; d signons, de deux sous-ensembles compl mentaires, par celui qui contient ; par son compl mentaire. Si ces deux sous-ensembles taient non connect s, on aurait, tant entendu que
pour tout entier : si
donc
et serait vide.
est relativement ferm e; cela veut dire
En effet : quel que soit l’ l ment de , il appara tra une tape ; de sorte que tous les figurent dans ; et puisque
tant vident que
des deux r sulte l’identit annonc e.
De cette identit s’ensuit clairement que si , et son compl mentaire seraient non connect s.
Prenant dans s’il n’est pas vide, on obtient de mani re analogue galement connexe, et ainsi de suite.
On voit ais ment que cette d composition de , en structures binaires connexes, deux deux non connect es, est univoque.
Nous crirons tant donn s et sous-ensembles de , lorsque, quels que soient et , l ments respectivement de et , est vrai. Soit le syst me des sous-ensembles de , la structure nous permet de d finir . À cette op ration g n ratrice nous donnerons le nom de sousconjoindre dans . Évidemment, on peut r it rer et obtenir . Si d signait l’ensemble qui comprend tous les pr c dents, d signerait n cessairement d finie sur , la relation suivant les tapes pr c dentes; donc
Cela pourrait tre poursuivi encore, donnant un sens au symbole pour n’importe quel ordinal donn .
Nous appellerons ligne compl te de la sous-structure induite sur un sous-ensemble de lorsqu’il n’existe pas dans de paires d’ l ments incomparables et que chaque l ment de est incomparable chacun des l ments de .
Nous appellerons transversale compl te de tout sous-ensemble de dont les paires d’ l ments diff rents sont incomparables, chaque l ment de tant comparable certains l ments de .
Les l ments de solutions de la relation
pour un donn de , forment un ensemble que nous d signerons . De mani re analogue, droite, on aura le symbole .
Fermer gauche un ensemble voudra dire lui adjoindre les l ments de pour chacun de ses l ments . En le d signant par , on aura
De m me, on d finira et on aura
Inverser la structure c’est construire la nouvelle structure o quivaut .
Il convient d’observer que, en donnant le nom au sous-ensemble de form des paires li es par le symbole de relation , et tant l’ensemble des l ments qui appara ssent dans les paires de , le seul r ellement structur est l’ensemble . En passant de , les l ments de n’ont aucune relation entre eux, ni avec les l ments de . On peut dire que tait le noyau structur tandis que tait un r sidu amorphe.
Par cons quent, il sera plausible de consid rer comme isomorphes au sens large deux structures et lorsque les structures de leurs noyaux le sont au sens strict.
2.–Les structures binaires transitives
À l’aide du symbole nous repr sentons les structures binaires transitives, autrement dit, celles pour lesquelles
Un exemple suggestif de ces structures est fourni par la figure jointe
![[Uncaptioned image]](https://cdn.awesomepapers.org/papers/f804eeb2-9ad7-4920-aec7-b5dba6ab0fe8/x1.png)
est constitu des points qui appartiennent aux droites de la figure. Pour deux d’entre eux, nous poserons , lorsque l’on peut aller du premier au second, en faisant un parcours effectif, jamais contre-courant des fl ches des lignes droites. Sur cette figure, constitue une paire incomparable, une paire comparable, donc , mais asym trique, tandis que constitue une paire comparable sym trique donc ils v rifient
Les l ments sont eux tous irr flexifs. Les l ments sont tous deux r flexifs.
En intercalant le symbole de la relation dans les diverses paires de , on obtient des relations ou propositions.
Nous dirons que l’une de ces propositions est vraie lorsque la relation correspondante est v rifi e dans ; sinon, nous dirons qu’elle est fausse. Ainsi, la structure constitue le crit re de v rit .
La loi transitive fonctionne comme un m canisme d ductif pour le syst me de toutes les propositions. Lorsqu’on l’applique des propositions vraies, il nous en donne d’autres vraies.
Quel que soit le sous-ensemble de , en intercalant le symbole de la relation dans ses paires, nous obtenons un sous-ensemble de l’ensemble des propositions. En appliquant directement la loi de transitivit ses paires de propositions, l’aide d’un l ment moyen commun, on obtient un nouvel ensemble . En r it rant le proc d sur cet ensemble de propositions et ainsi, successivement, on aura
o , pour pour chaque ordinal fini , on interpr te
S’il se v rifie que
dans toutes les tapes suivantes, on n’en obtiendra rien de nouveau; mais, si cela ne se produit aucune des tapes finies, l’ensemble limite, que nous d signerons par , est transitivement ferm . En effet : si lui appartiennent
toutes deux apparaissant ensemble, pour la premi re fois, en ; alors
appara t, si ce n’est fait avant, assur ment en ; par cons quent, appartient .
Quelle que soit l’ tape de la fermeture, comme il a t dit , nous d signerons par l’ensemble, transitivement ferm , o s’arr te l’efficacit du m canisme d ductif. Nous appellerons cet ensemble la fermeture d ductive de . À l’aide de cet ensemble on peut d finir, sur , une structure dont les paires li es sont pr cis ment celles donn es par .
La subordination entre et d termine la structure topologique ferm e , int ressante car ses sous-ensembles ferm s, d terminent de mani re biunivoque les structures binaires transitives possibles sur l’ensemble .
Si la structure est donn e a priori, l’ensemble tant inclus dans l’ensemble des propositions vraies par rapport , et si est la structure d termin e par , la structure serait plus faible que ; en symboles
Si elle tait strictement plus faible, ce serait parce que ne serait pas vide. Ses propositions vraies ne viendraient jamais par d duction en partant de celles de . Nous dirions que les vraies, contenues dans taient transcendantes par rapport .
Lorsque co ncide avec , la structure engendr e serait celle initialement donn e . Ayant t suffisant de donner la relation uniquement entre les paires comprises dans , nous dirons que c’est une base de .
En g n ral, les sous-ensembles de qui v rifient
sont divers. Le syst me de leur ensemble, structur par la relation binaire d’inclusion stricte , galement transitive, est d’un grand int r t. On dira que la base est r ductible lorsque l’une des ses parties strictes est aussi une base : sinon, elle sera dite irr ductible. Il n’est pas exclu qu’il existe plusieurs bases irr ductibles pour une structure binaire transitive , donn e a priori. Lorsque, parmi l’ensemble des bases, il y en a une contenue dans chacune des autres, on dira que c’est une base absolue de . A priori, il n’est pas exclu que des structures existent non seulement sans base absolue, mais m me sans aucune base irr ductible. A posteriori, on sait qu’il y en a : par exemple, il est facilement prouv que l’ordre arithm tique des nombres rationnels manque d’une base irr ductible. (*)
—————–
(*) Voir notre article «Mod les d ductifs ordinaux» (Rev. Mat. Hisp. Am. (IV) 13 (1953).
Étant donn le syst me de structures , d fini sur les ensembles , d termin s pour chacun des l ments d’un certain ensemble , pouvant avoir – et c’est le cas le plus int ressant – des ensembles avec l ments communs, la structure
qui, gr ce la loi transitive, n’est pas la simple r union des , nous l’appellerons con-fusion – donnant ce mot sa valeur g n tique – des structures du syst me . Si et avaient des l ments communs, au moyen de ceux-ci, et de la loi transitive, deux l ments non communs de et pourraient tre li s.
![[Uncaptioned image]](https://cdn.awesomepapers.org/papers/f804eeb2-9ad7-4920-aec7-b5dba6ab0fe8/x2.png)
Dans la figure 1, on peut consid rer la structure , issue de la fusion conjointe de structures semblables, situ es sur chacune des droites qui la composent. Dans la figure 2 jointe, la structure est obtenue par con-fusion des structures et , situ es sur chacun des traits qui la compose. Les morceaux et contiennent les l ments r flexifs.
Les propri t s suivantes des structures binaires transitives m ritent d’ tre mentionn es :
a) Les l ments d’une paire sym trique sont r flexifs.
En effet : et impliquent aussi bien que .
Par cons quent, les structures binaires transitives, sans l ments r flexifs, n’ont pas de paires sym triques. Bien s r une structure transitive peut avoir des l ments r flexifs, sans qu’il soit n cessaire qu’elle contienne des paires sym triques d’ l ments diff rents.
b) Si une structure binaire est transitive, des l ments sym triques un troisi me sont sym triques entre eux. La preuve est triviale.
c) Si devait tre vraie et que les l ments et taient sym triques, on aurait aussi
En effet : de et r sulte
De m me de et r sulte
d) Toute ligne compl te de la structure contient, avec l’ l ment , tous ses sym triques.
En effet : soit la ligne compl te. Les l ments de v rifient ou bien
ou encore les deux. Soit un l ment sym trique de
Comme le voit, est comparable aux l ments de la ligne et dans le m me sens que .
3.–La classification des structures binaires transitives
Dans le tableau suivant, par caract ristiques tr s visibles, nous classons les structures binaires transitives.
Structures binaires transitives Symbole
1 Irr flexifs
2 R flexifs
Des exemples clairs [perspicuos] de la troisi me classe, les figures faites en donnent, avec des l ments r flexifs et irr flexifs. Cependant, cette classe a beaucoup moins d’importance que les pr c dentes car toute structure de cette classe devient une autre de la seconde, rien qu’en crivant
ajoutant aussi
pour chaque l ment de l’ensemble de base.
Concernant les structures de classification, nous devons en profiter pour rectifier notre affirmation de l’article «Estructuras y programa de Erlangen» [Structures et programme d’Erlangen] que, de la loi sym trique et transitive, suit la loi r flexive car si tait incomparable tous les autres, il faudrait n cessairement postuler .
4.–Ordre et classification engendr s par une structure .
Si et taient des l ments, distincts ou identiques, d’une paire sym trique, nous cririons . Ainsi, on obtient une structure binaire qui est une classification. En effet: elle b n ficie de la loi transitive, puisque les l ments sym triques un tiers sont sym triques entre eux; le caract re r flexif est une exigence vidente de la construction; que les paires asym triques manquent est clair car si nous crivons c’est parce que les deux sont vrais
ce qui nous permet galement d’ crire .
Si et sont vraies, alors sera galement vraie.
En effet : la propri t c) des structures transitives permet d’ crire
et, d’apr s la construction de la structure , on peut crire
Par cons quent, les classes d’ l ments gaux sur chaque ligne compl te de sont des intervalles, c’est- -dire des ensembles qui, contenant les l ments et , contiennent tous les interm diaires, ceux qui v rifient
Si dans les l ments et constituaient une paire asym trique et que taient vraie, on crirait .
La structure binaire ainsi obtenue, partir de , est un ordre.
En effet : il est clair que la loi transitive est v rifi e, puisque
ce qui permet d’ crire . À pr sent, on ne peut pas crire car avec le dernier des ant pr c dents on aurait , contraire l’hypoth se que la paire est asym trique; alors nous pouvons crire . Il est clair qu’il n’y a pas d’ l ments r flexifs car dans les paires ) sont manifestement sym triques.
Les structures et d duites de sont mutuellement li es selon la loi suivante :
En effet: n cessite , et n cessite ; des deuxi me et quatri me, on d duit . Si l’on avait , jointe , cela donnerait , contre ; donc . La deuxi me implication se d montre de mani re analogue.
De cette propri t d coule que, si et taient deux classes de et entre deux l ments et de celles-ci, tait vaie, on aurait de m me, pour toute autre paire, : cela permet de d finir l’ordre entre les classes d finies par la classification , qui serait isomorphe celle subordonn e par sur l’ensemble qui ne contiendrait qu’un seul l ment de chaque classe. La correspondance qui assigne chaque l ment de la classe laquelle il appartient serait un homomorphisme entre et .
Quand la structure binaire transitive, tant r flexive, manque de paires sym triques, dans la structure , d duite de , chaque l ment serait unique dans sa classe. La structure s’obtiendrait, partir de , en changeant le signe en dans les paires d’ l ments diff rents, et en omettant de mettre le signe entre les paires . Dans ce sens, on peut consid rer les ordres comme le cas 221 des structures , selon ce que certains ont coutume de faire.
CHAPITRE II. LES ORDRES
5.–Notions pr liminaires.
L’ordre est la structure binaire transitive d pourvue d’ l ments r flexifs donc galement de paires sym triques. Le signe , en s’appuyant sur l’intuition, nous le lirons «pr c de».
Un exemple, assez significatif, est donn par la figure 3. est l’ensemble des points du plan contenus dans les lignes de la figure. La relation signifie que l’on peut aller, du premier au second, en suivant toujours le cours des fl ches. La paire est incomparable.
![[Uncaptioned image]](https://cdn.awesomepapers.org/papers/f804eeb2-9ad7-4920-aec7-b5dba6ab0fe8/x3.png)
Parmi les structures d’ordre , notons les ordres totaux dont l’ tude a t entam e par Cantor, dans lesquels les paires incomparables manquent. À ceux qui ne sont pas totaux, leur inventeur Hausdorff les a appel es partiels. En parlant d’ordre, sans pr ciser davantage, nous nous r f rons aux uns et aux autres indistinctement.
Il conviendra d’adjoindre, la structure , la structure r sultant de l’ criture , aussi bien si , que si et taient identiques.
Dans un ordre, nous appellerons maximum un l ment lorsque est vide; c’est- -dire que la relation n’a pas de solutions dans . De la m me mani re, un l ment est un minimum lorsque est vide; c’est- -dire que la relation n’a pas de solution dans . Dans la figure 4, les l ments et sont tous deux des maximums.
![[Uncaptioned image]](https://cdn.awesomepapers.org/papers/f804eeb2-9ad7-4920-aec7-b5dba6ab0fe8/x4.png)
Les maximums, quand il y en a plusieurs, constituent une transversale.
Lorsqu’un l ment est apr s tous les autres, c’est- -dire
nous l’appellerons un supremum. De m me si l’ l ment pr c de tous les autres, c’est- -dire, que
nous l’appellerions infimum.
Bien s r, s’il y a un supremum, c’est le seul maximum, bien qu’il puisse y avoir un maximum unique, sans que cela suffise en faire le supremum.
Dans la figure 5, l’ l ment est supremum. Étant donn les ordres et , nous appellerons l’ordre produit des deux, en disposant les l ments de l’ensemble , les paires , lexicographiquement par rapport aux deux.
La con-fusion de structures binaires transitives est toujours possible quel que soit le nombre de structures binaires transitives soumises la fusion conjointe; donc, si tout ou partie de celles soumises l’op ration taient des ordres, la structure r sultant de leur fusion sera binaire transitive, mais ce ne sera pas toujours un ordre. Par exemple, si les traits de la figure 1 taient des ordres dans le sens des fl ches, la structure de con-fusion ne l’est pas en ayant des l ments r flexifs. Nous nommerons ordinalement inconfusibles (in-con-fusibles) les ordres d’un syst me, lorsque la structure binaire transitive, r sultat de leur confusion, n’est pas un ordre.
On appelle cycles d’une structure binaire transitive les syst mes d’ l ments qui, pour un certain , v rifient la relation
condition qu’il existe des solutions autres que dans le syst me.
C’est une condition n cessaire et suffisante pour que la structure binaire transitive r sultant de la con-fusion des ordres soit aussi un ordre, que l’absence de cycles.
En effet : si l’ordre, par d finition, n’a pas d’ l ments r flexifs, cela rend l’existence de cycles impossible; alors la condition est n cessaire. À son tour, si ce n’ tait pas un ordre, il y aurait des l ments r flexifs; supposons que soit l’un d’entre eux, ainsi serait vraie dans la structure r sultant de la fusion conjointe; mais, dans les ordres l mentaires, la relation est impossible; alors cela ne peut r sulter qu’en appliquant, apr s la fusion, la loi transitive sur l’ensemble fini des relations
tir es des ordres soumis la fusion conjointes; alors, on aura un cycle.
On notera que la pr sence de paires sym triques est l’origine de cycles dans la structure; ainsi, leur absence est une condition, n cessaire et suffisante, selon le th or me pr c dent, la confusion des ordres.
En appliquant l’op ration que nous avons appel e sousjonction, on aura, comme on le voit imm diatement, un ordre dans le syst me des sous-ensembles. Parfois, seules des sous-structures de seront int ressantes, certains sous-ensembles, comme les intervalles, les sections initiales, que nous d finirons par la suite.
6.–Majorant et minorant d’un ensemble.
Soit un sous-ensemble de qui inclut les solutions de la relation , nous l’appellerons le majorant de , et nous le d signerons par . De la m me mani re, le minorant de est d fini que nous d signerons par .
Il est clair que tant l’ensemble des solutions communes au syst me de relations
on aura
De la m me d finition, suivent imm diatement les relations
En effet :
L’ensemble est le plus grand parmi ceux qui v rifient , donc la r union de tous.
En effet :
de plus, par d finition, ; alors est l’un des ensembles donc
des deux r sulte
Sont galement vraies
En effet:
de plus
De (a) et (b), tous deux, r sulte le premier du groupe (5).
Si n’est pas vide, nous dirons que est finalement sup rieur , en crivant .
Cette relation binaire entre les sous-ensembles de donc manifestement transitive et irr flexive, ordonnera – partiellement en g n ral – le syst me des sous-ensembles de ; nous obtenons, ainsi, l’ordre .
Pour deux sous-ensembles et de , nous crirons
Il y a ainsi une classification pour le syst me de sous-ensembles de car il est clair que cette relation binaire est transitive, sym trique et r flexive.
L’ensemble r union de tous ceux d’une classe de appartient la m me classe.
En effet : soient , pour , ceux d’une classe; donc, quel que soit , on aura . Posons
Comme l’ l ment g n rique de d passe le g n rique de , on aura
De (a) et (b), tous deux, r sulte
qui stipule que l’ensemble est dans la m me classe que ses sommants.
7 .–Fermetures initiale et finale d’un ensemble.
L’ordre tant donn , y fermer initialement l’ensemble signifiera faire l’ensemble qui, avec l’ l ment , contient tous les l ments qui lui sont ant rieurs. La fermeture finale, dont la d finition est analogue, sera d sign e par . Comme on l’a d j vu au chapitre , nous aurons
tant l’ l ment g n rique de .
Ces op rations constituent, sur l’ensemble , deux structures topologiques d termin es par la structure d’ordre .
Les ensembles ferm s initialement, nous les appellerons sections initiales de l’ordre . Les ferm s finalement, sections finales. Nous appellerons intervalle de les sous-ensembles de dans lesquels, tant donn s , tous ceux compris entre eux apparaissent galement dans , c’est- -dire ceux qui v rifient
Si n’avait pas de paires d’ l ments comparables, nous l’appellerions galement un intervalle.
Evidemment sera la fermeture segmentaire de l’ensemble .
En effet :
qui est le premier du groupe (7).
Une cons quence imm diate de la d finition de la section initiale est que la r union, et aussi l’intersection, d’un syst me de sections initiales, est encore une section initiale.
En effet : soient pour les sections initiales du syst me consid r . contient, avec les l ments , tous ceux de l’ensemble ; c’est donc une section initiale. De m me, si , c’est qu’il appara t dans tout , quel que soit ; alors il appara t galement dans tous les , et donc est aussi section initiale.
La fermeture initiale d’un ensemble , dans , est l’intersection des sections initiales contenant .
En effet : soit S la section initiale g n rique dans laquelle est contenu
Comme est galement l’une des sections initiales contenant , il en r sultera ce qui pr c de, et que est le minimum de celles qui contiennent .
On dit qu’un ordre est ramifi , (Kurepa) quand est un ordre total, pour tout . La figure 6 donne un exemple de ces ordres tr s int ressants.
![[Uncaptioned image]](https://cdn.awesomepapers.org/papers/f804eeb2-9ad7-4920-aec7-b5dba6ab0fe8/x5.png)
Nous disons cofinaux dans les ensembles et et, plus pr cis ment les ordres induits, lorsque leurs fermetures initiales co ncident; c’est dire
Corr lativement, sont d finis les co nitiaux.
Chacune de ces relations d finit, sur , une classification; c’est- -dire, en nous r f rant ce qui a t express ment nomm , nous crirons
C’est une condition n cessaire et suffisante pour la confinalit de et que, quelle que soient ses l ments g n riques, et respectivement, la relation
En effet : supposons qu’ils soient cofinaux. Ayant un , soit il est de , soit il est d pass , donc appartient , par certains de . Identiquement pour le second. Ainsi, la condition est n cessaire. Supposons maintenant que ces relations aient les dites solutions; par la premi re, ; par la seconde, . Des deux vient , qui est la condition d terminante de la cofinalit .
Nous dirons qu’un ensemble enveloppe sup rieurement un autre , dans l’ordre , lorsque,
c’est- -dire que p n tre dans la fermeture finale de l’un quelconque des l ments de l’ensemble . Nous crirons, alors
parce que c’est une relation videmment transitive et r flexive.
Les op rations de fermeture initiale (finale) et de majoration (minoration) sont li es par les propositions suivantes:
En effet : si , c’est parce que
c’est- -dire que contient, avec , tous ceux qui le suivent.
C’est la m me chose que de majorer ou sa fermeture initiale; c’est- -dire
En effet :
Quel que soit l’ l ment de , il sera surpass , ou co ncidera, avec certains de . En tant qu’ l ment g n rique de v rifie , quel que soit ; alors, dans les deux cas, ; donc appartiendra l’ensemble , et ainsi
De (a) et (b), tous deux, resulte (9).
En effet :
8.–Extension syst matique des ordres.
Entre deux ordres et nous disons que celui-ci est une extension de celui-l et nous crivons
lorsque :
1. est un sur-ensemble de .
2.∘) Les relations d’ordres, pour les l ments de , sont les m mes dans les deux ordres.
Le signe , pour aider l’intuition, nous le lirons «immerg dans»
De l’ordre nous dirons que c’est un sous-ordre de ; de celui-ci que c’est un sur-ordre de .
Nous devons noter que, tant donn , en donnant simplement le sous-ensemble de , on d termine ; par cons quent, dans ce cas, on peut utiliser le m me symbole du d part, dans le construit. Au contraire, se donner et le sur-ensemble strict de , ne suffisent pas pour d terminer , extension de celle-l , mais, en g n ral, la relation
poss de plusieurs solutions, en l’inconnue . Pr cis ment le probl me de la construction syst matique des ordres inclut celui de l’obtention de toutes les solutions de la relation (11).
Une notion importante est celle d’extension limite. Supposons que le syst me des ordres
s’ tende en suivant la variable , d terminant le syst me, dans un sens croissant, l’ordre total, ouvert sup rieurement, ; d signant l’ensemble limite, nous appellerons extension limite, et nous crirons
l’ordre , lorsque c’est une extension de tout le syst me.
Une structure que nous soupçonnons d’ tre importante dans l’ tude des ordres est celle constitu e, travers la relation transitive et r flexive «immerg e dans», entre tous les ordres
du syst me de tous les sous-ensembles d’un donn , homomorphe la structure d’inclusion d finie pour tous les sous-ensembles de .
Étant donn e une ligne compl te de , l’ensemble des ordres possibles, sur la totalit des sous-ensembles qui la constituent, articul par la relation stricte d’« immersion » est manifestement un ordre ramifi , puisque le sous-ordre de l’une donn e est d termin de mani re unique.
En vertu du th or me du bon ordre – ressource puissante, sans son aide peu de choses seraient accomplies dans l’ tude g n rale des structures – l’ensemble peut tre dispos , de plusieurs mani res, en une suite bien ordonn e
et, tant donn l’ordre , on peut consid rer les sous-ordres d rermin s par les ensembles
donc on peut former l’ordre partant de ) en ajoutant les nouveaux l ments un un, de mani re convenable, et en passant la limite lorsqu’une suite ouverte d’entre eux a t ajout e.
L’extension limite n’impliquant pas de nouvelles relations ordinales, puisque seules celles obtenues aux tapes pr c dentes sont adjointes, il suffit d’examiner les diff rentes mani res possibles d’ tendre un ordre donn , par l’ajonction d’un seul l ment.
Adjoignant un l ment , non inclus dans l’ensemble , et formant sur un ordre , qui laisse les relations ordinales qui liaient d j les l ments de invariants, dans l’ordre , on distingue, dans , trois classes d’ l ments: ceux d’un ensemble , qui en constituent l’ensemble , ceux d’un autre ensemble , qui en constituent , et le reste, ceux de , incomparables , dans l’ordre . On a montr que est une section initiale de , et une autre finale, les deux v rifiant
Ainsi, ce proc d , conduit la notion importante suivante :
Trou d’un ordre , nous appellerons la paire , constitu e d’une section initiale et une autre finale , qui v rifient . (*)
————–
(*) Cette notion, g n ralisant celle du m me nom, que, seule pour les ordres totaux, nous avons introduite dans notre th se : Rev. Mat. Hisp.-Am. (IV) 3 (1943). D sormais, elle vaut galement pour les ordres partiels.
—————
On dit que le nouvel l ment occupe le trou , dans l’extension de quand les relations d’ordre de avec les l ments de sont d finis par la double relation
ceux de tant incomparables ; donc
dans l’ordre construit
On a d j dit que, dans toute extension d’un ordre, avec un nouvel l ment, celui-ci occupe un trou. Il nous reste montrer que, quel que soit le trou dans l’ordre , il existe une extension dans laquelle le nouvel l ment occupe ce trou.
En effet : tant donn le trou de , adjoignons ses relations binaires celles qui r sultent en posant
La structure binaire ainsi obtenue est manifestement transitive lorsque n’intervient pas dans les paires du transit, ou lorsqu’il ne s’agit pas d’un moyen terme; quand c’en est aussi, car . Qu’il n’y ait pas d’ l ments r flexifs est vident, car ceux de ne le sont pas, par hypoth se, ni par construction. Ainsi est un ordre, et en lui a occup le trou .
Par cons quent, les trous, de l’ordre , indiquent toutes les extensions possibles, par adjonction d’un nouvel l ment.
Afin de construire syst matiquement toutes les structures d’ordre possibles sur un ensemble , on formera une suite bien ordonn e avec ses l ments, et en commençant par le premier, les l ments sont adjoints un un, en plaçant l’adjonction, de toutes les mani res possibles, dans l’ordre d j r alis , c’est- -dire en occupant successivement tous les trous de l’ordre mentionn . Nous avons d j utilis ce proc d , de formation syst matique, pour les totaux dans notre th se mentionn e. Le lecteur averti notera l’analogie de ce proc d – mutatis mutandis – avec celui suivi par Steinitz, dans son « Algebraische Theorie der K rper », pour la construction exhaustive des corps.
Si et appartiennent , lui appartiennent aussi les solutions de la double relation
car impliquerait l’inclusion de dans ; de m me impliquerait celle de dans . Par cons quent, l’ensemble est un intervalle de l’ordre : nous l’appellerons l’intervalle neutre du trou .
Nous devons noter que, bien que ne soit pas connexe, on pourra tablir, au moyen de l’ l ment joint , la connexion entre les diff rentes parties qui le composent.
9.–Les diff rents types de trous.
Nous appelons trou ext rieur celui, , dont l’intervalle neutre est tout .
Nous appelons trous couverts ceux, , dont la section initiale est vide. De mani re analogue, trous appuy s ceux, , dont la section finale est vide.
Trous internes appelons-nous les autres, pour lesquels ne sont pas vides, ni leur section initiale, ni leur section finale.
Il est facile de voir qu’il y a des trous , pour lesquels il n’y a pas de solution dans la double relation
Par exemple, dans la figure 3; le trou .
Plus int ressants sont les trous , pour lesquels n’a pas de solution dans , qui sont les trous . Leur sont analogues les trous . Il y a encore l’interf rence des deux circonstances, c’est- -dire des trous pour lesquelles
que nous appelons troits. Selon les quations (5) du num ro 6, ces trous sont ceux de la forme
La raison du nom est que son intervalle neutre est le plus petit possible, dans le sens que l’on ne peut pas passer de ses l ments, adjoints la section initiale ou finale, de mani re que forment toujours un trou les nouveaux ensembles , .
Un trou troit est disjonctif lorsque son intervalle neutre est vide, consommant ainsi, entre et tous les l ments de . Dans la figure 6, le trou est disjonctif. Dans les ordres correspondants aux figures 3, 4, 5, il n’y a pas de trous disjonctifs, bien qu’il y ait des trous troits.
Dans les ordre totaux, lorsque l’extension pr vue est galement totale, les seuls trous qui pr sentent un int r t sont les troits, qui sont galement tous disjonctifs.
Les trous disjonctifs, ventuels dans un ordre, ont la propri t suivante :
D signant par , pour , la partie initiale g n rique d’un syst me de trous disjonctifs, de l’ordre
sont aussi des sections initiales de trous disjonctifs.
En effet : comme le montre le no. 7, l’un et l’autre, sont des sections initiales de l’ordre . Soit alors un l ment non inclus dans , de sorte que, n’apparaissant dans aucun des , il sera dans chaque partie finale du trou disjonctif alors
avec lequel appartiendra l’ensemble et, ainsi, de cette mani re, car est l’ l ment g n rique de , on aura
ce qui confirme la premi re partie de notre proposition. La seconde se d montre facilement partant de la relation
et appliquant la partie d montr e l’ordre inverse.
10.–Ordre naturel des trous.
Étant donn s et deux trous dans l’ordre , occuper simultan ment ces trous, respectivement avec les l ments et c’est d finir une extension mettant, comme nouvelles relations fondamentales, en plus de celles de celles implicites dans
et appliquant la loi transitive, jusqu’ ce que soit ferm le syst me de relations d’ordre que nous avons ainsi.
De mani re analogue, l’occupation simultan e de tout syst me de trous dans un ordre est d finie.
Nous d finirons un ordre naturel, pour les trous de , en posant
Ce crit re ordinal est justifi , parce que, occupant simultan ment tous les trous de , chacun avec un nouvel l ment, la relation d’ordre entre eux sera pr cis ment celle attribu e aux trous qu’ils occupent; de plus les relations, entre les nouveaux l ments, doivent se d duire l’aide de la loi transitive; alors, si les l ments et , ajout s dans les trous crits ci-dessus, v rifient , c’est qu’il y avait un l ment interm diaire, qui serait n cessairement dans .
Cette relation binaire, entre les trous de , est manifestement irr flexives car
D montrons qu’elle est transitive
soit
par suite
Ainsi, la relation tablie entre les trous est un ordre, deux trous tant incomparables lorsque
et comparable lorsqu’une seule de ces deux est v rifi .
Si un trou pr c de un autre , la section initiale de celui-l est incluse dans celui-ci.
En effet : par hypoth se
soit
galement
donc
La condition ne suffit pas pour que deux trous soient comparables car nous d montrerons :
Si
les trous et sont incomparables.
En effet :
Si les trous comparables sont tous deux disjonctifs et distincts, il est clair que
alors deux trous disjonctifs sont toujours comparables, et la section initiale du pr c dent inclut l’initiale du suivant; donc l’ordre subordonn l’ordre naturel des trous, pour les trous disjonctifs, est total.
Cet ordre total, des trous disjonctifs de , a des sauts.
En effet : d signons par les trous disjonctifs, pour lesquels un l ment donn , de , appartient leur section finale; de m me d signe les trous disjonctifs aux sections initiales desquels appartient . Comme on le montre, la fin du no. 9, sont aussi des trous disjonctifs
et, par la d finition, donn e ci-dessus, on aura
les trous disjonctifs tant puis s avec les deux classes, les trous form s sont contigus.
Soient et les syst mes de trous disjonctifs, form s de mani re analogue, pour un autre l ment : si on avait, car tous sont comparables, tant des trous disjonctifs,
on aurait
Donc, les l ments de sont r partis dans les ensembles analogues , deux deux comparables, dans l’ordre , correspondant au syst me de sous-ensembles de . Comme il est vident que l’ordre
n’a pas de trous disjonctifs, nous aurons :
Tout ordre est d compos , de mani re unique, en un syst me totalement ordonn , au moyen de la relation , des ensembles, et l’ordre induit par , sur chacun d’eux, n’a pas de tous disjonctifs.
L’ordre, tir de la figure 7, donne un exemple d’ordre avec les trous disjonctifs suivants:
et sa d composition, selon la derni re proposition, donne les ordres sur les ensembles, que nous crivons pr cis ment dans l’ordre o ils apparaissent
![[Uncaptioned image]](https://cdn.awesomepapers.org/papers/f804eeb2-9ad7-4920-aec7-b5dba6ab0fe8/x6.png)
11.–Matrice d’ordre pour un nombre cardinal.
Suivant une d nomination tr s suggestive de Denjoy (*), nous appellerons ordre matrice, pour le nombre cardinal , un ordre , lorsque quel que soit l’ordre , v rifiant , parmi les sous-ordres de , il y en a un isomorphe .
—————–
(*) L’ num ration transfinie (Livre 1.∘ - 1946 - page 146). En tant qu’ordres universels, nous les envisageons dans notre th se, mentionn e plus haut, pour les ordres totaux. Maintenant, il faut le noter, nous nous r f rons aux ordres quelconques.
——————
Il est facile de d finir des matrices d’ordre, laide du proc d suivant :
Étant donn un ordre quelconque , nous consid rerons l’op ration d’extension consistant remplir, simultan ment, tous les trous dans , mais avec un seul objet chacun : on obtiendra ainsi l’ordre . En r p tant successivement, on obtiendra une suite bien ordonn e d’extensions, sur les ensembles
sous-entendu, pour uniformiser la notation,
Consid rant ordonn l’ensemble d’un objet, nous parlerons de l’ordre . En lui appliquant l’op ration d’extension , les ordres seront form s qui, mesure que l’ordinal cro t, sont tendus.
D signant par le plus petit ordinal qui v rifie
je dis que l’ordre est une matrice des ordres de .
En effet : selon le th or me du bon ordre, il existera pour un bon ordre de type ordinal . Soit le premier l ment de celui-ci. En passant de , certains trous sont occup s; en prenant dans les plus bas qui les occupent, nous obtiendrons . En occupant les autres trous de chacun avec un l ment n’appartenant pas , nous obtiendrons .
Sont videmment vraies
En passant de certains trous de celui-l seront occup s; en prenant de les plus bas dans qui les occupent, on aura
Fermetures initiale et finale, par rapport , et , on obtient le trou qui, l’ tape est occup par le m me l ment de qui occupait auparavant le trou : on obtiendra, en remplissant les trous restants chacun avec un l ment ext rieur
On r it re ce proc d , en le combinant avec l’extension limite. En appliquant l’induction [la r currence], on d montre facilement
le premier tant videmment immerg dans . Comme l’ensemble s’ puise avec pour , il en r sulte
comme nous voulions le d montrer (*)
——————
(*) Nous soupçonnont que le cardinal de est
—————–
12.–Lignes compl tes
Pour les structures binaires ordinales, , les lignes, aussi bien compl tes qu’incompl tes, semblent d’un int r t exceptionnel. Le sous-ensemble , avec l’ordre induit , sera une ligne, si son ordre est total. La ligne sera compl te, lorsque, quel que soit l’ l ment de ajout , est d j un ordre partiel.
La notion de ligne peut tre relativis e car en d signant par un sous-ensemble de , l’ensemble sera aussi une ligne de . La ligne compl te non; ainsi, sur la figure 8, o tant la ligne, l’extr mit terminale de laquelle le appara t, et
![[Uncaptioned image]](https://cdn.awesomepapers.org/papers/f804eeb2-9ad7-4920-aec7-b5dba6ab0fe8/x7.png)
est une ligne incompl te de .
tant une ligne de , il y a des lignes compl tes qui contiennent .
Ce th or me a t d montr par Hausdorff. On compl te en occupant ses trous disjonctifs avec l’une des lignes compl tes, soit , de ; cela donne toutes les mani res possibles de compl ter .
Parmi les lignes, il convient de signaler les demi-rayons initiaux, les lignes telles que, les l ments comparables, tous ceux de , appartiennent ; donc, peut tre compl t seulement par son trou final ; ainsi ils pourraient tre d finis comme des lignes compl tes de la structure ordinale . Corr lativement, on d finit le demi-rayon final.
Étant donn e la ligne compl te de , et tant l’un des trous disjonctifs de celui-l , on v rifie videmment que est un demi-rayon initial, un demi-rayon final de .
De m me, l’ensemble est un ensemble vide.
En effet : si en tait un l ment, on aurait
et la ligne, contrairement l’hypoth se, ne serait pas compl te.
Les demi-rayons engendrent les deux suites d’ensembles
qui v rifient les inclusions suivantes :
En effet, et se r f rant uniquement au premier groupe, puisque le second est tabli corr lativement, en utilisant l’ordre inverse : le premier
est une cons quence vidente de la d finition de la fermeture initiale. Tout l ment de est certain de ;
De ces relations r sulte que les trous troits
sont, dans le syst me de trous de , incomparables puisque
si la ligne tait compl te. Quand ce ne serait pas le cas, et que l’un des ensembles dont on a d j parl pourrait tre adjoint, le premier de ces trous pr c derait le second.
Chaque ligne compl te de , commenc e en , est prolong e par n’importe quelle autre de .
En effet : soit une ligne qui passe par , il est vident que les l ments de v rifient
Soit un demi-rayon initial de , si tait une ligne compl te de , le serait de .
En effet : que est une ligne, c’est vident. Qu’elle soit compl te, parce qu’ l’int rieur, ou gauche de aucun l ment de ne rentre, ni l’int rieur ni droite de . Ni entre et non plus, car il serait de , dans lequel la compl te a t prise.
De ces propositions, r sulte que
se pr sente comme un croisement ascendant de dans puisque le chemin, commenc en , doit tre poursuivi l’int rieur de et peut tre suivi par n’importe lequel des chemins de cet ordre. Notez que ne sera g n ralement pas un trou dans parce que sera une section initiale seulement exceptionnellement.
Nous dirons initialement identique de deux lignes compl tes, lorsqu’elles ont un demi-rayon initial non vide commun. Dans le cas contraire, nous les appellerons initialement distinctes. Si deux lignes compl tes sont initialement identiques, elles ont en commun un demi-rayon initial maximum , qui est compl t par deux demi-rayons finaux initialement distincts de .
En effet : soit et les deux lignes, et le demi-rayon initial g n rique commun.
sera galement un demi-rayon initial commun; alors est l’un des , et par construction, le plus grand. Par cons quent
seront initialement distincts dans .
Indice cardinal du croisement ascendant , nous le dirons du nombre de lignes compl tes de initialement distincts deux deux.
De façon analogue, en consid rant un l ment et en appelant son croisement ascendant, on d finit l’indice cardinal du croisement ascendant de la m me mani re, sa droite.
Si , totalement ordonn dans , tait cofinal , demi-rayon initial, son prolongement ascendant serait form des lignes compl tes de .
Effectivement : en raison de la suppos e cofinalit
Étant donn s un trou de , et une ligne compl te, on v rifie, en d signant par l’intervalle neutre de ce trou
En effet : d signant par l’ l ment g n rique de , chaque l ment de qui v rifie , sera de ; donc galement de . L’ l ment de , ne pouvant d passer aucun de , v rifiera
Avec une d monstration, logiquement identique, on peut tablir la seconde affirmation.
Avec les hypoth ses de la proposition ant c dente,
Effectivement :
et ainsi la premi re proposition est v rifi e, en y omettant, pour l’instant, le mot «complet». Compl te l’int rieur, et gauche, car est une ligne compl te. Ses extensions ventuelles, avec des l ments de occuperaient son extr me droite, et donc, d signant par un tel l ment,
et , contrairement l’hypoth se, ne serait pas complet; alors un tel n’existe pas dans . La troisi me proposition, incluse dans l’ nonc , est corr lative. Nous d montrerons la proposition interm diaire. De la proposition ant c dente, il suit
et tant compl te l’int rieur, si des l ments de cet ensemble pouvaient y tre ajout s, ce serait faisable dans ses extr mit s seulement, v. gr. [verbi gratia] ; mais
et nous arriverions la m me contradiction que dans le cas pr c dent.
L’exemple que nous avons donn , pour montrer que la notion de ligne compl te ne peut pas tre relativis e, prouve que n’est pas forc ment compl te dans .
Nous dirons qu’une ligne compl te passe par un trou , lorsque est vide; sinon qu’elle ne passe pas.
Évidemment, lorsqu’une ligne compl te passe par un trou , elle se compose de, et tarit avec, les deux sections, initiale et finale, et ; il passera donc galement par .
Il est clair que chaque ligne compl te passe par chaque trou disjonctif. C’est une condition n cessaire et suffisante pour que la ligne compl te passe par le trou , que l’ensemble soit vide.
En effet : tant vide, sera un trou troit de ; mais, si contenait un l ment de l’ensemble , on aurait
et la ligne, contrairement l’hypoth se, ne serait pas compl te; donc, la condition est n cessaire. Supposons que l’ensemble ne soit pas vide : en vertu de ce qui a d j t prouv , quelques lignes plus haut, le tout serait contenu dans et ainsi la condition est suffisante.
13.–Transversales compl tes.
Les sous-ensembles de , dont les paires sont toutes incomparables, nous les appellerons transversales. La structure , dans laquelle elles se trouvent, n’agit pas sur elles, les laisse dans un tat amorphe, en relation avec leur environnement. On dira que la transversale est compl te lorsque tout l ment de est comparable l’un de . L’ensemble comprenant tous les l ments comparables , l’ quation qui d finit la compl tude de sera
L’ensemble de tous les l ments maximaux de constitue une transversale.
En effet : et tant vides, lorsque et sont deux maxima de , aucune des deux relations suivantes n’est vraie
Cette transversale n’est pas n cessairement compl te, et ainsi, proprement parler, il se peut que l’on ait
et, dans ce cas, n’a pas de maximum (*). C’est ce qui se passe dans l’ordre d fini dans la figure 4.
Soit une transversale compl te et l’un des l ments de , l’un des ensembles a des l ments et l’autre pas.
En effet : que les deux aient des l ments est impossible car on aurait
tous deux tant de . Si les deux taient vides, serait incomparable tous ceux de , et celle-ci ne serait pas compl te, contrairement hypoth se. (**)
—————–
(*) Prenant la transversale des minima, que soit vide ou non, pour la structure, partiellement ordonn e par l’inclusion, des bases d’une science math matique, provenait la classification de la p.108, de notre article «Estructuras deductivas »[Les structures d ductives] (Rev. Mat. Hisp-Am. (IV) 14 (1954) (104-117).
(**) Le lecteur notera l’analogie avec les principes de contradiction et du t. exclu [le tiers exclu].
——————-
En vertu de la proposition pr c dente, chaque transversale compl te , permet de r partir les l ments de en trois classes :
Classe 0; ceux de .
Classe 1; ceux de , qui constituent une section initiale.
Classe 2; ceux de , qui constituent une section finale.
Il convient de noter qu’en g n ral,
ne constitue pas un trou de car il n’est en g n ral pas vrai que
ainsi, dans la figure 8, pour aucune transversale ces ensembles ne constituent de trou, comme on peut le voir facilement.
Dans les l ments de constituent la transversale compl te de leurs maxima. Il ne faut pas en conclure que chaque ligne compl te de se termine par un l ment de car ellle pourrait avoir la structure ordinale de la figure 9, dont la transversale des maxima, ici compl te, est constitu e par les points , parcourant les nombres entiers. L’horizontale de cette figure constitue une ligne compl te, qui ne se termine par aucune desdites transversales.
Une transversale compl te r partit les l ments d’une ligne compl te en trois classes
la premi re, avec l’ordre subordonn , constitue une section initiale,
![[Uncaptioned image]](https://cdn.awesomepapers.org/papers/f804eeb2-9ad7-4920-aec7-b5dba6ab0fe8/x8.png)
la derni re de mani re analogue une finale; l’interm diaire a au plus un l ment et pourrait tre vide. Sur la ligne
constitue un trou, qui est disjonctif lorsque
En ce sens, on peut dire qu’une transversale traverse une ligne compl te passant par un point, celui de quand il y en a un, ou par le trou disjonctif, d crit ci-dessus, si tait vide.
Si la transversale compl te croisait la ligne compl te par son troit , et tant respectivement les l ments g n riques de et ,
ont des solutions en , qui constituent les ensembles
En parcourant , dans le sens croissant, , il y aura certaines fois, d’autres non, l’ensemble limite d’ l ments communs tous, ceux de l’ensemble
De mani re analogue, en parcourant dans le sens d croissant de l’ordre . Ces deux ensembles
peuvent tre vides ou poss der des l ments. Ils n’ont s rement pas d’ l ments communs car celui qui renfermerait v rifierait
et la ligne, contrairement l’hypoth se, ne serait pas compl te.
Prenant dans une transversale compl te et l’ tendant jusqu’ ce que, l’int rieur de , elle soit aussi compl te, on obtiendrait une transversale compl te . Serait vraie
puisque, et tant de leurs l ments respectifs, s’il se trouvait parfois
par la d finition de , il y aurait des l ments post rieurs tous ceux de ; on verrait ainsi qu’il y avait des l ments comparables dans .
Probl me. – Existe-t-il des ordres dans lesquels , quels que soient et , avec la signification pr c dente, poss de un l ment ?
Bien s r, que soit toujours vide est impossible car, tant un l ment de , il y a des lignes qui le traversent.
14.–Bases lin aires d’un ordre.
Les figures suggestives utilis es dans cet article indiquent l’importance de la formation g n rale des ordres, non seulement en commençant par d’autres totaux deux l ments, mais avec n’importe quel nombre, en particulier avec ceux qui sont des lignes compl tes de la structure.
Si , lorsque parcourt un ensemble convenable , nous fournissait la totalit des lignes compl tes de , il est clair que, par la confusion des ordres du syst me
nous obtiendrions . Ce qui est int ressant est que, puisque la loi transitive constitue un m canisme permettant de d duire de nouvelles relations d’ordre, de la g n ration pr c dente, toutes les lignes compl tes ne sont g n ralement pas utilis es, mais seule une partie d’entre elles suffit.
Appelons le sous-ensemble g n rique de : les ordres
seront en g n ral plus faibles que ; lorsqu’il co ncide avec elle, nous dirons que le syst me de lignes compl tes
est une base lin aire de l’ordre . Nous d signerons dans la suite de mani re g n rique l’ensemble par .
En ordonnant le syst me des sous-ensembles de , par inclusion stricte, le syst me des bases lin aires, constitue une section finale de , et, lors du parcourt de la structure , dans le sens croissant, qui finit par entrer dans car le m me ensemble , qui est le plus grand de , constitue une base lin aire. En particulier, en suivant les lignes compl tes de , elle finit par entrer dans la section finale des bases lin aires.
Il peut arriver que ait un l ment infime; l’ensemble qui le constitue sera une base absolue de l’ordre . Si cela ne se produit pas, peut encore avoir des l ments minimaux; nous les appellerons bases irreductibles de l’ordre . Bien s r, a priori, celles-ci pourraient galement manquer, et alors chaque base en contiendrait une autre de l’ordre . Ayant des bases irr ductibles, deux cas peuvent tre distingu s : a) les minima de constituent une transversale compl te de , et, par cons quent, toute base lin aire de contient une base irr ductible; b) la transversale des bases irr ductibles est incompl te dans , et par suite, en plus des bases lin aires qui contiennent des bases irr ductibles, il en existe d’autres qui ne contiennent aucune des autres bases irr ductibles, sinon elles-m mes, et toutes les autres qui y sont contenues, sont r ductibles.
![[Uncaptioned image]](https://cdn.awesomepapers.org/papers/f804eeb2-9ad7-4920-aec7-b5dba6ab0fe8/x9.png)
Si tous ces cas sont effectivement r alisables, est une question probl matique.
Les exemples suivants clarifient les notions ant rieures. Les figures 3, 10, 11, nous montrent des ordres, tous engendr s par quatre lignes compl tes, dont le type ordinal est celui de l’ordre r el. Le nombre total de lignes compl tes est, cependant, diff rent; dix-neuf pour la figure 3, dix-huit pour la figure 10, seize pour la figure 11. C’est suffisant pour voir l’anisomorphisme de ces ordres. Les transversales, dont le nombre est infini dans chacune d’elles, se compose au plus de quatre l ments, mais il y en a avec trois et avec deux; aucun dans la figure 3, un dans la figure 10, deux dans la figure 11, ce qui prouverait galement l’anisomorphisme desdits ordres. Les ordres d finis par les figures 12 et 13, avec le premier , et le dernier , sont isomorphes pour l’ordre, m me si topologiquement, et sans sortir du plan, on ne peut les superposer.
Au lieu d’une fusion conjointe, qui suppose des l ments communs dans les ordres qui se confondent, on pourrait partir d’un syst me d’ordres – totaux dans le cas int ressant que nous examinons maintenant – dont les ensembles n’ont pas d’ l ments communs, deux deux. Ceci serait r alis en d finissant, de toutes les mani res possibles, une structure de classification, pour l’ensemble r union , qui n’agit pas librement, car on doit viter les cycles, ce qui n cessite de la limiter par les conditions suivantes :
![[Uncaptioned image]](https://cdn.awesomepapers.org/papers/f804eeb2-9ad7-4920-aec7-b5dba6ab0fe8/x10.png)
1.a) L’intersection de chaque classe avec chacun des ensembles d j ordonn s n’aura jamais deux l ments ou plus.
2.a) Les classes et , leur intersection avec fourniront deux l ments et dont la relation d’ordre reste invariante en faisant varier de toutes les mani res possibles.
Ce proc d nous donnerait tous les ordres possibles, dont la base est constitu e des ordres du syst me donn .
FIN DE LA TRADUCTION
Table des mati res
Prologue 6
CHAPITRE 1 LES STRUCTURES BINAIRES 7
1.–Les structures binaires en g n ral 7
2.–Les structures binaires transitives 10
3.–La classification des structures binaires transitives 14
4.–Ordre et classification engendr s par une structure . 15
CHAPITRE II. LES ORDRES 17
5.–Notions pr liminaires. 17
6.–Majorant et minorant d’un ensemble. 20
7 .–Fermetures initiale et finale d’un ensemble. 21
8.–Extension syst matique des ordres. 24
9.–Les diff rents types de trous. 28
10.–Ordre naturel des trous. 29
11.–Matrice d’ordre pour un nombre cardinal. 32
12.–Lignes compl tes. 34
13.–Transversales compl tes. 38
14.–Bases lin aires d’un ordre. 42
VOCABULAIRE
Dans m p.x, le m renvoie la page de la traduction, le p.x la page du texte original
r flexif 7 p.104
irr flexif 7 p.104
sym trique 7 p.104
asym trique 7 p.104
incomparable 7 p.104
comparable 7 p.105
plus faible 7 p.105
non connect 8 p.105
connexe 8 p.105
r unir 9 p.105
sousconjoindre 9 p.106
ligne compl te 9 p.107
transversale compl te 9 p.107
fermer gauche 9 p.107
inverser 10 p.107
noyau structur 10 p.107
r sidu amorphe 10 p.107
isomorphe au sens large 10 p.107
proposition 11 p.108
vraies 11 p.108
fausse 11 p.108
crit re de v rit 11 p.108
m canisme d ductif 11 p.108
fermeture d ductive 12 p.109
base 12 p.110
r ductible 12 p.110
irr ductible 12 p.110
base absolue 12 p.110
con-fusion 13 p.111
odre total 18 p.115
ordre partiel 18 p.115
maximum 18 p.116
minimum 18 p.116
supremum 18 p.116
infimum 18 p.116
inconfusible 19 p.117
cycle 19 p.117
finalement sup rieur 21 p.119
fermer initialement 21 p.120
fermeture finale 21 p.120
section initiale 22 p.120
section finale 22 p.120
intervalle 22 p.120
ordre ramifi 23 p.121
cofinaux 23 p.121
co nitiaux 23 p.121
enveloppe sup rieurement 23 p.122
extension 24 p.123
sous-ordre 25 p.123
sur-ordre 25 p.123
extension limite 25 p.124
intervalle neutre 27 p.127
trou ext rieur 27 p.127
trou couvert 27 p.127
trou appuy 27 [estribado] p.127
trou troit 27 p.127
trou disjonctif 27 p.128
ligne 34 p.134
demi-rayon initial 35 p.135
demi-rayon final 35 p.135
indice cardinal 37 p.137
passe par un trou 38 p.138
ne passe pas 38 p.138
transversale 38 p.139
base lin aire 42 p.143
base absolue 42 p.143
base irr ductible 42 p.144
Quelques pr cisions
Apr s les deux points : on commence, en g n ral, par une minuscule comme la typographie du français l’exige.
On a essay de s’en tenir, autant que possible, aux traductions suivantes.
pues : car
por tanto : donc
tendráse : on aura
al pasar : en passant
desde luego : bien s r
por tener : en ayant
luego : alors
o sea : c’est- -dire
siendo : tant ou soit
así : ainsi
recorrere : parcourir
acierto : convenable (?)
agotar : tarir
constar con : se compose de
Le style de Cuesta nous a sembl particulier. Aux fins de comparaison avec des math maticiens contemporains voici un extrait, la page 77, du livre de Fernando Hernández Hernández, [Teoría de Conjuntos (una introducción), Universidad Nacional Autonoma de Mexico, 1998], suivies de deux pages, 104 et 105, de Cuesta.
See g4
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